Charly Duck’Intosh

Les outrages infligés aux bâtiments de Charles Rennie McIntosh ont été nombreux, les Willow Tearroms, ou salons de thé de Miss Cranston ont, pour la plupart d’entre eux, été détruits et les incendies successifs de 2015 et 2016 ont sérieusement endommagé le bâtiment de la Glasgow Scool of Art construit entre 1897 et 1909.

La vie de cet architecte écossais qui a construit son œuvre autour de Glasgow, la ville où il est né en 1868, n’a pas été de tout repos et il semble avoir ressenti de nombreuses frustrations, au fil des commandes abandonnées et des réalisations difficiles.

Travaillant avec son épouse, Margaret Macdonald, Frances la sœur de celle-ci et Herbert MacNair un camarade d’études qui avait épousé sa belle-sœur, CRM était la figure la plus connue de ces Glasgow Four. Ce groupe proposait pratiquement un ‘style’ de vie à ses clients : vaste demeure mais également mobilier, panneaux décoratifs, luminaires, vaisselle, tissus… le plus souvent ornementés de la Glasgow Rose. L’influence du Japonisme, grande à ce tournant du siècle, apparaît dans les différents projets et réalisations. La Room Deluxe des Willow Tearooms de Sauchiehall Street, ouverts en 1903, en est le plus vibrant exemple.

Glasgow est au début du 21ème siècle devenue une ville où le tourisme culturel s’est développé et le Mackintosh Trail permet de voir ou de visiter de nombreux édifices. Deux d’entre eux présentent la particularité d’avoir été ‘reconstitués’. La Mackintosh House, lieu de vie du couple, dont les décors ont été sauvés de la destruction de la maison au début des années 60 et qui ont été placés dans une annexe, construite en 1981, du Hunterian Museum dépendant de l’université de Glasgow. Une plus imposante demeure ‘the house for an Art Lover’, a été construite entre 1989 et 1996 dans le Bellahouston Park, établi dans la proche périphérie. Il s’agit d’une réalisation largement posthume d’un projet de 1901, lauréat d’une compétition organisée par une revue de décoration allemande. L’ensemble parcimonieusement meublé permet dans une atmosphère contrastée de pièces blanches et roses et d’espaces de réception et de circulation ornés de boiseries sombres de comprendre l’articulation des volumes dessinés par l’architecte, dans une ambiance raffinée.

Le site géré par une association  propose l’inévitable salon de thé où les scones le disputent à la clouted cream mais également un gift shop divertissant puisqu’une version customisée du bien connu rubber duck en architecte ‘début de siècle’ y est en vente.

Moustaches, lavallière sur veste mauve, pinceau sous le bras et croupion orné de la célèbre Glasgow Rose en font un fun gift qui pourrait rejoindre Sophie la girafe … Un black duck (avec un blanc plastron) pourrait-il devenir une représentation générique de l’architecte contemporain ?

Marie-Paule Halgand, visite du 5 novembre 2019

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