Hundertwasser

Un « Voyage au pays où l’homme et la nature se rencontrent dans la création» : la Vienne d’Hundertwasser (1928-2000)

Panneaux de couleurs, murs biscornus, fenêtres disposées de manière aléatoire, sol jamais plan, végétation omniprésente et qui pousse n’importe où ? Oui, nous étions bien face à une architecture de l’artiste viennois Friedensreich Hundertwasser Regentag Dunkelbunt !

Plusieurs de ses réalisations architecturales sont en effet visibles à Vienne, situées un peu à l’écart du centre-ville, comme la « Maison Hundertwasser », une HLM détonante, construite de 1983 à 1986 avec la collaboration des architectes Josef Krawina et Peter Pelikan, et qui compte jusqu’à 253 arbres et arbustes ! Hundertwasser s’est semble-t-il  inspiré des œuvres d’Antoni Gaudi, du Facteur Cheval (« Palais idéal »), Simon Rodia (Watts Towers), mais également des jardins ouvriers et des livres de contes … Le « Village Hundertwasser » est un centre commercial situé juste en face, qui a vu le jour en 1990-1991 dans un ancien atelier de pneus, avec café et boutiques …

 Et bien sûr,  il faut visiter le Kunst Haus Wien,  premier bastion contre la dictature de la ligne, qui défie totalement la ligne droite et la monochromie! Des morceaux de verre, métal, bois et dalles de céramiques sont venus transformer une ancienne usine de meubles dans laquelle on peut découvrir une rétrospective de l’œuvre picturale, des projets et des maquettes de l’artiste, à condition d’accepter que le sol ondule sous vos pieds :

« Le sol plan est une invention des architectes. Il convient aux machines, pas à l’homme. »

Toute la philosophie écologiste et joyeuse de l’artiste est là, dans un foisonnement de couleurs et de formes organiques, de tourbillons de spirales (symboles de la vie et de la mort), qui dénotent son refus de la conformité … Son travail d’architecte est donc l’application de ses toiles dans la réalité, puisqu’on retrouve dans ses bâtiments ses principes comme la dominance de la nature (toits boisés, arbre-locataire), l’importance de la couleur, le refus de la conformité (le droit de fenêtre, refus de la symétrie, clochers-bulbes et colonnes bombées) en rupture avec les traditions architecturales viennoises du classicisme. Hundertwasser se présentait lui-même comme un « médecin de l’architecture ».

Cette  visite du musée nous a bercés de joie et de bien-être jusqu’à la boutique du musée … qui propose des souvenirs –étonnants- à des prix –stupéfiants- ! On a abandonné l’idée d’exposer dans la bibolbox les chaussettes (34 euros) ou la casquette (135 euros) d’Hundertwasser …un pin, c’est très bien et c’est un joli dôme …

Pour conclure, rêvons avec l’artiste à une cité idéale, avec une architecture humaniste et écologique et où les habitants se seront approprié l’espace urbain : « Si quelqu’un rêve seul, ce n’est qu’un rêve. Si plusieurs personnes rêvent ensemble, c’est le début d’une réalité ! »

Laurence Bizien, octobre 2018

Pin’s en métal émaillé, dimensions : 3 cm

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