Il mérite ce titre pour sa réouverture consécutive à de longs travaux de rénovation et mise aux normes échelonnés entre 2015 et 2020. Au cours de cette période, les collections avaient été accueillies par d’autres musées du monde dont, notamment, le Petit Palais, pour les peintures de Anders Zorn.
Voici quelques anecdotes sur la vie du bâtiment depuis son ouverture au public en 1866 :
Les travaux de maçonnerie des façades ont duré six ans, bien que deux avions à vapeur de Borghamn aient travaillé 24 heures sur 24 (sauf le dimanche) pendant toute cette période.
Les 349 rosaces de plafond ont dix variantes : assez pour créer l’illusion que chacune est unique.
Les voûtes du sommet du bâtiment ont été construites à partir de 59 000 pots de voûte creux en argile, par pressurisation.
A défaut de toilettes dans sa maquette initiale, des urinoirs en granit furent construits en 1868.
Une solution pour dames ne fut trouvée qu’en 1915.
La taille des vitres (170×200 cm) dépasse celle du modèle usuel de l’époque (45×45 cm). Elles ne purent être produites sur place et furent importées d’Aix-la-Chapelle (Allemagne).
Ce musée sous tutelle du ministère de la culture suédois a pour mandat de préserver et promouvoir l’héritage culturel du pays. Trois piliers fondent ce mandat : protéger le patrimoine, rendre accessibles les œuvres, et développer les connaissances en art de tout public.
Au cours de l’été 2022, a été accueillie l’exposition « Swedish Grace » sur le thème de l’art et du design suédois dans les années 20. Le concept de « Swedish Grace » (apparu en plein essor de l’Art déco des Années folles) est attribué à Philip Morton Shand, critique d’architecture britannique, qui emploie l’expression à l’issue de sa visite de l’Exposition de Stockholm (« Stockholmsutställningen 1930 »), en constatant la disparition de la grâce traditionnelle suédoise au profit de la promotion du fonctionnalisme. Le Corbusier avait d’ailleurs été pressenti directeur de l’Exposition de 1930, ce sera finalement l’architecte Gunnar Asplund qui accomplira cette mission.
L’exposition tenue en 2022 a néanmoins valorisé l’élégance du design suédois à cette époque tous arts matériels et immatériels confondus : verrerie, meubles, peinture, sculpture, musique et cinéma, retenant la finesse du visage de Greta Garbo comme affiche de promotion de l’exposition.
Maude Lechevalier