Y aller… ou pas.

Vous revenez de Chine ? Vous ne pouvez plus aller à Rome ? Vous êtes en quarantaine ? Immobilisés ? Voici une sélection de films et de lectures pour vous aider à patienter, une proposition de voyage immobile en quelque sorte.

Ça commence souvent dans une gare : Lyon – Satolas, dessinée par Calatrava, Londres, Saint-Pancras, ou bien Nantes, en 1974, dans ce formidable documentaire de Patrick Camus

On prend donc le train avec William T. Vollmann, sur les traces des Hobos américains, le TER jusqu’à Pornic avec la sociologue nantaise Elisabeth Pasquier, le RER Cergy – Paris avec l’auteure Annie Ernaux ou, avec Marie-Hélène Bacqué, le RER B direction Roissy comme l’avait fait 30 ans plus tôt François Maspero

Les plus sportifs préfèreront le pédalo, ce bon vieux pédalo en forme de cygne, pour naviguer sur la Tamise et y rencontrer ses riverains, ou traverseront la Sibérie avec un vieux camion déglingué comme dans le bien nommé film C’est assez bien d’être fou.

La marche à pied a de nombreux thuriféraires, pas moins de 62 références sur le sujet dans notre bibliothèque. Parmi ces livres : Michiyuki-bun, forme poétique très codifiée de journal de voyage inventée au Japon dès le XIIème siècle. Bien plus tard, l’illustrateur jeunesse Mitsumasa Anno invente un voyageur solitaire qui parcourt à cheval un pays d’Occident. Il y croise toutes sortes de gens et de paysages dans une promenade paisible et contemplative, hors du temps. Plus près de nous, l’exploration à pied du périphérique de Rome, le Grande Raccordo Anulare…

Pour les pressés, les boulimiques, le monde entier en un seul clic avec le blogVoir en vrai. Depuis 2014, chacun peut y partager des compte-rendus de voyages et de visites aux quatre coins du monde… Ceux des étudiants en master de Marie-Paule Halgand, à l’ensa Nantes.

Plus métaphorique est l’invitation de Philippe Potié à découvrir l’oeuvre de quelques architectes sous l’angle du voyage, même sédentaire, à l’image de celui qu’entreprend l’écrivain Thomas Clerc dans son appartement de 50 m²

Dans tous ces récits, le voyage est entendu comme un déplacement vers les autres, mais aussi vers soi-même, un « être au monde » décentré, dépouillé des oripeaux de l’exotisme, sans tourisme en somme, comme l’ont vécu et analysé Thierry Paquot dans Le voyage contre le tourisme, Nicolas Bouvier et son Usage du monde, Henri Michaux dans Ecuador, Claude Lévi-Strauss avec Tristes tropiques ou Victor Segalen dans son Essai sur l’exotisme.

Vous voici en bonne compagnie, bonne route.

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