L’Expo 67 fut l’occasion pour Montréal de développer un certain nombre de projets d’envergure, notamment en ce qui concerne les infrastructures (développement du métro, aménagement des rives et des îles du Saint-Laurent) et d’émerger enfin sur la scène internationale.
Au sein de l’exposition, le réseau de transport, multimodal avant l’heure, avec minirail, téléphérique, bateau, cyclo, les dispositifs audiovisuels d’avant-garde, la gestion efficace du flux de visiteurs
(50 millions), l’impressionnante collection de mégastructures, reflet des recherches architecturales de l’époque, firent de Expo 67 un événement remarqué et remarquable de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme du XXe siècle.
Trois bâtiments furent particulièrement commentés dans les média : le pavillon de l’Allemagne, conçu par Frei Otto, le dôme géodésique de Buckminster Fuller pour les États-Unis, et l’opération de logements collectifs modulaires Habitat 67 réalisée par Moshe Safdie.
Mais aucune de ces merveilles n’apparait sur ce plateau-souvenir exclusivement consacré aux pavillons du Canada, ou plus exactement, à leur maquette. On y voit : la pyramide inversée du Katimavik1, (lieu de réunion en Inuit) et l’ “arbre”orange dont les 1500 “feuilles” sont des portraits de canadiens. Tout autour de ces deux curiosités, des bâtiments pour les expositions thématiques aux toitures blanches en origami.
Sur le plateau, une date : 1963, celle de la création officielle de l’entité administrative Expo 67. Quatre années suffirent donc pour acquérir les terrains, augmenter la surface des îles du fleuve Saint-Laurent, construire les réseaux techniques, les infrastructures, les pavillons.
L’histoire de l’Expo ne semble pas avoir fait l’objet d’un grand nombre de publications2. Et, pour la petite histoire, personne malheureusement, pas même la vendeuse, n’a pu me dire comment ce plateau était arrivé au vide-grenier de Sainte-Luce-sur-Loire en septembre 2010.
Danielle Laouénan, octobre 2010
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- Conçue par les architectes Roderick Robbie, Colin Vaughan, Paul Schoeler et Matt Stankiewicz et par les consultants Evans St. Gelais et Arthur Erickson (d’après wikipédia).
- Pierre Dupuy, Expo 67 ou la découverte de la fierté.-. Montréal, Éditions de l’Homme, 1972.
Sources :
Yves Jasmin, La petite histoire d’Expo 67.- Montréal : Québec-Amérique, 1997
Sophie Mankowski, Conrad Gallant, Étude patrimoniale sur les témoins matériels de l’Exposition universelle et internationale de Montréal de 1967 sur l’Île Sainte-Hélène.- Montréal, Laboratoire de recherche sur l’architecture moderne et le design, École de design, UQAM, 2004. En ligne ici (Consulté le 18/07/2016).
Juliette Estiot, Montréal, l’impact des manifestations culturelles sur l’espace urbain et architectural. – Mémoire de Master, Ensa Nantes, 2014.
Plateau métallique ; dimensions : 27 cm ; poids : 65 gr.